Les véhicules électriques ont suscité une attention considérable au cours des dernières années. Cette situation est liée à la demande croissante de mesures contre la pollution et le changement climatique attribuables aux véhicules à combustible fossile.
Le transport public étant l’un des modes de transport les plus importants dans les grandes villes, il importe d’examiner les autres solutions disponibles pour un transport plus propre.
En tant que défenseur du transport en commun propre, le Consortium de recherche et d’innovation en transport urbain au Canada (CRITUC) s’est attaché à aider les organismes de transport collectif à adopter des solutions de transport à zéro émission, comme les autobus électriques à batterie (AEB) et les autobus électriques à pile à combustible à hydrogène (AEPC).
Il existe cependant une solution moins explorée, mais néanmoins prometteuse. Le gaz naturel renouvelable (GNR) peut en effet aussi être utilisé pour faire fonctionner les autobus roulant au gaz naturel comprimé (GNC).’
Qu’est-ce que le gaz naturel renouvelable?
Le gaz naturel renouvelable (GNR) est une source d’énergie dont l’intensité de carbone peut être négative, selon la source de matières organiques et la méthode de production. Il s’agit du produit gazeux issu de la décomposition de matières organiques dans des conditions anaérobies. Des conditions anaérobies (en anglais) se retrouvent fréquemment durant le traitement des matières organiques de différentes sources, par exemple :
- Les déchets alimentaires
- Les déchets agricoles
- Le fumier
- Les déchets organiques municipaux
- Les sites d’enfouissement
Le GNR est une source d’énergie innovante qui peut jouer un rôle considérable dans la réduction des émissions de gaz à effet de serre. L’objectif futur étant de parvenir à un transport en commun à zéro émission, le GNR offre une solution de rechange dont l’intensité de carbone peut être nulle, voire négative.
Le gaz naturel renouvelable comme solution de carburant pour le transport public
L’utilisation du gaz naturel pour alimenter les véhicules remonte en fait au début des années 1930, en Italie. Toutefois, ce n’est que dans les années 1970 que des efforts soutenus ont été déployés pour convertir les véhicules à essence en véhicules au gaz naturel (VGN).
On constate depuis peu une évolution vers les véhicules au gaz naturel, destinés ou non au transport en commun. Face aux préoccupations croissantes concernant les gaz à effet de serre, le GNR s’impose comme un substitut prometteur au carburant. Chaque autobus fonctionnant au GNR offre une économie potentielle de 250 000 $ sur un cycle de vie de 16 ans. De plus, par rapport aux autobus diesel, les autobus au GNR émettent en moyenne 10 décibels de moins, ce qui en fait une option favorable pour la réduction du bruit dans les villes.
Le GNR offre également la possibilité de réaliser des économies à l’étape de la mise en œuvre. L’électrification des transports en commun avec les AEB et les AEPC nécessite des investissements dans de nouvelles infrastructures, alors que le GNR peut être directement injecté dans les gazoducs. Cela signifie que l’introduction du GNR ne nécessite pas un changement complet de la technologie ou de l’exploitation.
Autobus au gaz naturel renouvelable en Alberta
Au cours de la dernière décennie, certaines villes de l’Alberta ont testé des autobus au GNC pour remplacer leurs parcs de véhicules diesel.
Par exemple, la ville de Calgary et Calgary Transit ont introduit des autobus fonctionnant au GNC en 2013. Cette initiative s’inscrivait dans le cadre d’un projet pilote visant à évaluer le rendement des véhicules dans différentes conditions météorologiques. Après des années de résultats positifs, la ville a décidé d’ajouter 40 nouveaux bus GNC à son parc en 2019. Pour soutenir ses efforts de décarbonisation des transports, la ville de Calgary a récemment ouvert l’installation de stockage et de transit des autobus GNC de Stoney. Cette installation ultramoderne peut accueillir 450 autobus et prendre en charge l’entretien, l’activité et le ravitaillement des autobus au GNC.
La ville de Red Deer a reçu 17 nouveaux autobus au GNC pour remplacer des véhicules diesel mis hors service en 2017. Cette décision s’appuyait sur une analyse environnementale et économique approfondie révélant que les autobus au GNC produisent moins d’émissions nocives et de bruit. La ville de Medicine Hat a récemment ajouté six autobus au GNC. Dans les années à venir, elle prévoit opérer la transition de l’ensemble de son parc vers de tels autobus.
Bref, les villes de l’Alberta qui ont investi dans la conversion des parcs de véhicules diesel en parcs de véhicules au gaz naturel comprimé peuvent facilement exploiter leurs autobus au gaz naturel renouvelable. Comme nous l’avons mentionné, le GNR peut facilement remplacer le GNC sans qu’il soit nécessaire de modifier complètement l’infrastructure. Cela signifie que le GNR est une option prometteuse pour un transport en commun plus propre et plus écologique.
Dernière étude du CRITUC sur le gaz naturel renouvelable.
Le CRITUC est fier d’annoncer la publication de notre dernière étude en collaboration avec la ville de Calgary, Hamilton Street Railway, Riverside Transit Agency, TransLink ainsi qu’un autre organisme californien.
Cette étude approfondie révèle que le GNR est une option viable pour les efforts de décarbonisation des transports en commun. Notre étude comprend une recension des écrits sur le gaz naturel comprimé, le gaz naturel renouvelable et les véhicules au gaz naturel. L’étude comprend également une analyse des données sur les coûts d’exploitation d’autobus fonctionnant au GNR à un niveau neutre en carbone (tableau 5). Les résultats révèlent qu’en fonction du ratio GNC/GNR, il est tout à fait possible de faire fonctionner des bus au GNC avec du GNR et de réaliser la neutralité carbone. Il est également clair qu’il est possible de réaliser des économies opérationnelles par rapport au diesel.
Une autre analyse portait sur les coûts d’exploitation des véhicules fonctionnant à 100 % au GNR par rapport au diesel (tableau 6).
Ces études de cas démontrent également que le GNR est une solution de rechange viable aux combustibles fossiles traditionnels. L’exploitation d’autobus fonctionnant au GNR pur est légèrement plus coûteuse que l’exploitation d’autobus diesel, mais les intensités en carbone peuvent être considérablement réduites (voire devenir négatives).
Pour en savoir plus sur les données présentées dans notre étude, nous vous invitons à visionner notre webinaire hautement recommandé ici.
Téléchargez notre étude sur le gaz naturel renouvelable comme solution pour décarboniser le transport en commun pour en savoir plus sur le rôle du gaz naturel renouvelable dans les transports collectifs.
Services de consultation sur les autobus à zéro émission du CRITUC
Les Services de consultation sur les autobus à zéro émission du CRITUC ont pour objectif d’aider les organismes de transport en commun, les services publics et d’autres organisations à atteindre leurs objectifs de décarbonisation. Notre gamme complète de services de conseil comprend :
- Évaluation de la viabilité technologique
- Mise en place d’un parc complet d’autobus à zéro émission en tenant compte de l’état actuel des actifs
- Besoins déterminés et coûts associés
- Avantages et risques
- Analyse et validation des données opérationnelles
Communiquez avec notre équipe ZEB Consulting ServicesMC pour en savoir plus sur cette étude et le travail que nous effectuons.
À propos du CRITUC
Le CRITUC est un consortium d’innovation sans but lucratif qui a pour mission de faire du Canada un chef de file mondial en mobilité intelligente à faibles émissions de carbone. Les membres du CRITUC ont accès à de nombreuses occasions d’affaires et de réseautage, à des événements de planification technique, à des conférences et à une foule d’autres services et ressources. Devenez membre aujourd’hui!